Déferlement de travailleurs étrangers à bas salaires en France

Au cours de ces dernières années, on assiste en France à un déferlement de travailleurs étrangers à bas salaires en provenance d’autres pays de l’Union européenne. Ce contexte a été révélé par Le Parisien-Aujourd’hui en France qui s’appuie sur une note émanant du ministère du Travail.

Un contexte qui ravive la polémique

Ces salariés étaient au nombre de 30.000 en 2006. On en a recensé environ 300.000 en 2010, ce chiffre ayant même augmenté de l’ordre de 15% en 2011. Ce contexte ravive la polémique sur le recrutement de travailleurs étrangers alors que le marché du travail est en pleine crise. Le phénomène est surtout présent dans le secteur du bâtiment. Ces salariés se retrouvent en grand nombre dans les départements situés à proximité des frontières, dans le Nord par exemple.

Un décret de 2007 a légalisé le recours aux prestations de services d’entreprises étrangères implantées dans d’autres pays membres de l’Union européenne. Toutefois, ces sociétés sont tenues de respecter le droit du travail en vigueur sur le territoire français, surtout en termes de rémunération. Les syndicats ont malheureusement constaté plusieurs fraudes, comme des travailleurs polonais qui sont payés au SMIC de leur pays d’origine (336 €), alors que ce seuil salarial est de 1398 € pour la France.

Un plan de contrôle des prestataires étrangers

Les Portugais et les Espagnols qui ont été touchés par la crise sont venus s’ajouter à la vague de travailleurs en provenance des autres pays de l’Union européenne, notamment des Polonais. Les Français se plaignent de ce déferlement, car ils constatent que des étrangers viennent les concurrencer sur leur propre territoire alors que le taux de chômage est déjà assez alarmant. Dans certaines circonscriptions, les prestataires étrangers ont embauché trois fois plus de salariés immigrés entre 2010 et 2012.

Pour faire face à ce contexte, le gouvernement mettra en Å“uvre un plan visant à contrôler les prestataires étrangers qui opèrent en Hexagone. De son côté, la FFB (Fédération française du bâtiment) demande aux pouvoirs publics la création d’un certificat délivré par la Caisse de congés intempéries du secteur BTP. Cette mesure permettra aux maîtres d’ouvrage de vérifier la régularité des sociétés étrangères afin de répondre aux doléances des entrepreneurs qui dénoncent la concurrence déloyale dont ils sont victimes.