Londres, la taxe sur les bonus des banquiers entraîne la polémique

Solution miracle ou stratégie populiste ? La taxe sur les bonus des banquiers attise la polémique à Londres. Les détails.

L’origine de ce bras de fer

Le ministre de l’Economie Britannique Alistair Darling et son équipe sont en train de mettre au point une nouvelle taxe. Selon les indiscrétions, celle-ci consisterait en une imposition sur les bonus des banques. En effet, la mise en place d’un tel dispositif permettrait de rapporter aux caisses de l’Etat, la bagatelle d’un milliard de livres sur une période d’un an. Cette mesure vise à mieux contrôler le versement de bonus afin d’éviter les excès qui pourraient engendrer une nouvelle crise. Cette taxe toucherait toutes les institutions financières présentes sur le sol britannique telles que JP Morgan, UK Goldman ainsi que plusieurs filiales de banques allemandes.

D’après le gouvernement britannique, cette stratégie financière a pour objectif d’aider la population. En effet, le taux de chômage et le déficit public sont en forte hausse dans le pays. Cela semble en partie lié à l’importance des sommes versées pour le sauvetage des banques lors de la crise de cette année. Outre leur rétablissement, ces institutions réalisent aujourd’hui d’énormes profits et leurs traders bénéficient à nouveau d’énormes bonus. Ce système heurte l’opinion publique. Pour beaucoup, il est inacceptable de voir les banques utiliser leurs bénéfices pour payer des bonus aussi élevés. La mise en place de cette taxe serait très populaire et permettrait au moins de rembourser une partie des aides issues des fonds publics.

Un avis partagé

Même si la taxation sur le bonus des banques permettrait de réduire fortement le déficit public, la mise en Å“uvre d’une telle décision rencontre de sérieux obstacles. La difficulté réside particulièrement sur l’anticipation du taux d’imposition afin de ne pas fragiliser le capital financier de l’établissement concerné. Les avis restent très partagés auprès des spécialistes de l’économie du pays. Pour certains, la taxe temporaire n’est pas une bonne solution pour résoudre le problème. Ils demandent alors l’application d’une réforme du système des banques britanniques. Celle-ci visent à faire payer des taxes aux banques en fonction de leurs bénéfices.

Si la population est enthousiaste face à l’imposition des bonus des banques, ce n’est pas le cas des banquiers. Pour eux, une telle mesure handicaperait la compétitivité de la City au niveau international. Par ailleurs, la présidente de la BBA (British Bankers’Association) affirme que malgré sa popularité, ce projet serait très pénalisant pour les institutions financières britanniques. Toujours d’après sa déclaration, cette nouvelle taxe pourrait avoir de très lourdes conséquences. Fragilisées par cette super taxe, les banques britanniques seraient moins compétitives donc moins attrayantes pour la finance internationale. Enfin, la chute de l’industrie bancaire entraînerait forcément une hausse inévitable du chômage, car ce secteur fait vivre un million d’employés en Grande-Bretagne.