Spéculations financières : les banques françaises seraient-elles épargnées ?

Les ventes à découvert sont, temporairement, suspendues sur les actions de 11 banques françaises. Ainsi en a décidé l’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers, qui vient de lancer une interdiction à l’encontre de cette pratique dans le but de sauvegarder les banques de l’Hexagone d’éventuelles spéculations financières.

Pour ne pas accroître la panique sur le marché

L’AMF estime que les ventes à découvert sur les valeurs financières de certains établissements bancaires pourraient accentuer l’affolement qui règne actuellement sur les places financières. En optant pour l’interdiction, pour une durée de 15 jours, la pratique de ce système sur les actions de certaines banques françaises, elle pense préserver ces établissements contre les spéculateurs et réinstaurer un climat de sérénité et de confiance sur les marchés.

Les spéculations jouent un rôle important dans la dépréciation des valeurs boursières des banques. Ainsi, à la suite de rumeurs qui sont colportées sur les places financières, certaines actions peuvent dégringoler de 5% au cours d’une séance pour remonter en flèche le jour même. Ce contexte peut semer la panique, puisqu’au moment de la chute des cours, les investisseurs et les sociétés de gestion se précipitent de vendre leurs titres, craignant de perdre davantage. Et c’est là que les spéculateurs interviennent.

Spéculations financières : le système le plus utilisé par les spéculateurs

Si l’AMF a décidé de suspendre momentanément la vente à découvert, c’est qu’il s’agit du système le plus utilisé par les spéculateurs pour profiter d’une tendance baissière. Ils recourent ainsi à deux moyens. Ils procèdent à une vente à découvert par emprunt qui consiste, comme son nom l’indique, à emprunter un actif qu’il s’empresse de vendre puis de racheter par la suite à un cours assez bas, en dégageant un bénéficie non négligeable, au passage. Ils peuvent également opter pour une vente à découvert à nu, c’est-à-dire en exécutant des opérations sur des actions qui ne sont pas encore, réellement en leur possession.

Les économistes pensent que cette mesure prise par l’AMF pourrait limiter la pratique de certaines méthodes de spéculation sur les marchés. Toutefois, bon nombre d’entre eux regrettent que les autorités financières n’aient pas suffisamment anticipé sur la dégringolade des cours des banques françaises à la Bourse. Par ailleurs, les investisseurs qui détiennent des CDS sur ces établissements financiers en France disposent toujours des moyens de spéculer et de profiter d’une baisse des valeurs bancaires.