Et si la Grèce quittait la zone euro ?

Les analystes économiques et la presse spécialisée qui évoquent la sortie de la Grèce de la zone euro sont aujourd’hui en augmentation. La situation catastrophique que connait le pays hellénique lève en effet le tabou sur une éventuelle sécession économique. Quelles seraient les conséquences d’une sortie de la Grèce de la zone euro ?

Une inflation galopante en Grèce

Une sortie de la Grèce de la zone économique de la monnaie unique européenne aboutirait inéluctablement à une hausse galopante de l’inflation. Selon le Fonds Monétaire International, ce scénario entrainerait la dévaluation de 50 % de la nouvelle monnaie qu’adoptera le pays. Toujours selon le FMI, un départ de la Grèce de la zone euro provoquera une chute de 12 % du PIB du pays ainsi qu’une inflation qui se chiffrera à 35 %.

Par ailleurs, le défaut de paiement de l’immense dette publique du pays serait inévitable, entrainant de fait la faillite du pays. La dette s’élèvera à près de 200 % du PIB. Cette faillite privera par ailleurs le pays de tout prêt extérieur, entrainant ensuite l’effondrement du système monétaire et l’écroulement des banques déjà éprouvées par la crise actuelle. La crise sera d’autant plus importante que la Grèce ne dispose pas d’immenses ressources, nonobstant le tourisme.

Les conséquences de la sortie de la Grèce pour l’Union

Le premier risque pour les pays de la zone euro est le défaut de paiement de la Grèce qui entrainerait une perte énorme pour la Banque centrale européenne. Il est à noter que la BCE a déjà avancé un prêt de 100 milliards d’euros pour maintenir l’économie grecque à flot. Pour les investisseurs, à l’exemple de la banque française Crédit Agricole, une sortie de la Grèce entrainera indubitablement l’effondrement de ses actifs présents dans le pays.

L’Allemagne est le premier pays qui souffrira d’un défaut de paiement de la Grèce, car c’est le pays qui porte la plus grande part des créances de la BCE et du FESF. C’est d’ailleurs pour cela que Berlin exhorte Athènes de respecter ses objectifs d’austérité, qui sont valables, quel que soit le gouvernement élu. La crainte est de voir le contribuable européen devoir débourser pour renflouer la caisse de la BCE.