Les sicav monétaires perdent leur attrait auprès des investisseurs

Les sicav ont enregistré une décollecte de plus de 37 milliards d’euros au cours des dix premiers mois de cette année 2011. Il semblerait que ce système de placement perd son attrait auprès des investisseurs. Essayons d’analyser le contexte.

Une faible performance

Au plus fort de la crise en 2008, les sicav ont été très plébiscitées par les investisseurs. Elles représentaient alors un placement refuge, les autres systèmes ayant été pris dans la tourmente financière. Force est toutefois de constater qu’elles perdent leur charme d’année en année. Les retraits de capitaux ne cessent d’augmenter depuis 2009. Pour ces 10 premiers mois, la décollecte a dépassé 37 milliards d’euros, enregistrée surtout au niveau des filiales des plus importants établissements de gestion de la France.

Le taux de rendement des sicav tourne autour de 1%. Cette faible performance décourage les investisseurs qui s’orientent vers d’autres systèmes lorsque les marchés connaissent une embellie. Par ailleurs, les banques conseillent à leurs clients de réaliser des dépôts à terme. Ce mode de placement est plus intéressant pour les établissements financiers qui doivent dorénavant se soumettre à de nouvelles règles de solvabilité, conformément aux directives de l’Autorité bancaire européenne.

Une réorientation vers les sicav monétaires notées

Les investisseurs redoublent de prudence et requièrent souvent des informations sur l’évolution de leurs portefeuilles auprès de leur gestionnaire. Les sicav monétaires portent en effet sur les titres à très court terme émis par les banques, les Etats et les entreprises. L’annonce faite par les fonds monétaires américains relative à une réduction du poids des établissements bancaires français dans leurs actifs ne fait qu’envenimer la situation. Ainsi, les filiales françaises de certaines entreprises américaines vont retirer leurs capitaux des sicav monétaires et des banques locales.

Natixis, BNP Paribas et Amundi sont très touchés par le phénomène de retrait. La décollecte est estimée à environ 8 milliards pour chacun de ces établissements. Il convient de signaler toutefois que les sicav monétaires notées suscitent encore l’engouement des investisseurs. Prenons l’exemple d’ING Investment Management qui a réalisé une collecte d’un milliard d’euros depuis janvier 2011. L’encours de cette société connaît actuellement un niveau jamais atteint auparavant. Cette réussite est due à la présentation d’un portefeuille très diversifié et au choix d’émetteurs très bien cotés sur le marché.