La Cnuced s’inquiète pour la relance économique mondiale

La multiplication des mesures prises par certaines nations sur les monnaies ravive les tensions déjà existantes entre certains pays. La Cnuced s’inquiète ainsi pour la relance économique mondiale.

Le spectre d’une guerre des monnaies

Le dollar, dont le cours subit une pression latente depuis plusieurs semaines en raison des nouvelles dispositions d’assouplissement sur la quantité préconisées par la Réserve fédérale des Etats-Unis, vient d’être plombé par Singapour. La valeur du billet vert a fortement chuté parce que le gouvernement de Singapour a décidé, contre toute attente, d’élargir la marge de variabilité de sa monnaie. Du coup, le cours du dollar a connu son plus bas niveau jamais enregistré depuis 15 ans.

Le spectre d’une guerre des monnaies plane sur le marché des changes. La Cnuced, le département chargé du commerce et du développement au sein des Nations Unies, s’inquiète pour la relance économique mondiale. En effet, craignant un éventuel déséquilibre en raison des fluctuations imprévisibles des taux de change, de nombreuses sociétés multinationales ont suspendu leurs projets d’investissement à l’étranger. Ce contexte anéantirait les prévisions de reprise sur lesquelles tablaient les experts de cette institution internationale.

Des dispositions unilatérales qui pourraient déséquilibrer le marché

Auparavant, les pays émergents ont exercé un attrait considérable auprès des plus grands investisseurs du monde entier. En effet, ces Etats présentaient des taux directeurs très attractifs, voire inexistants. En outre, les rendements des entreprises implantées dans les pays occidentaux, réputés être des puissances économiques, n’étaient plus à la mesure de leurs attentes. Cependant, les gouvernements de ces nations ont tendance actuellement à prendre des dispositions unilatérales, visant à limiter une trop forte évaluation de leur monnaie, comparée à un dollar sans cesse fluctuant ces derniers temps.

Ces pays se trouvent dans un contexte d’afflux considérable de capitaux étrangers qui, au final, pourrait porter préjudice à leurs exportations si leur monnaie s’apprécie trop par rapport au billet vert. Les mesures mises en place par les gouvernements respectifs, pour ne citer en exemple que celui de Singapour, risquent pourtant de favoriser une instabilité du marché et de remettre en question la relance économique mondiale prévue par la Cnuced après la dernière crise financière. Les autorités monétaires craignent par ailleurs que ces nations émergentes n’adoptent une politique protectionniste qui compliquerait davantage la situation.