La face cachée de la réduction des déficits publics

Pour réduire le déficit public, certains Etats surendettés n’hésitent pas à recourir à certaines pratiques risquées, au grand dam des épargnants et des investisseurs. Gros plan sur ces solutions dangereuses.

Réduction des déficits publics, l’inflation

Quand les pays surendettés ne trouvent plus aucune issue pour palier la hausse de leur déficit public, ils ont souvent recours à l’inflation. Celle-ci peut jouer en faveur d’un rétablissement budgétaire pour un Etat fortement endetté. L’idée consiste ici à augmenter le niveau général des prix sur le marché, cette pratique affaiblit le pouvoir d’achat mais permet aussi de réduire significativement la valeur de la dette. A titre d’exemple, pour les Etats-Unis, une inflation contenue entre 2 et 8% se montre suffisante pour baisser la dette publique de 21%. Il s’agit toutefois d’une arme à double tranchant. En effet, le taux d’intérêt des obligations émises pendant cette période est généralement fortement élevé. Sans une mesure adéquate, cette situation risque d’alimenter le cycle néfaste de l’inflation.

Réduction des déficits publics, la répression financière

Comme son nom l’indique, la répression financière se réfère aux réglementations financières imposées par l’Etat. Il s’agit de l’ensemble des mesures de restrictions touchant l’activité des institutions ou organismes financiers, la fixation des taux d’intérêt ou encore la lourdeur administrative. Ce dernier phénomène est surtout caractéristique des pays en développement. Un gouvernement est en effet en droit de modifier les réglementations financières existantes. Il peut par exemple contraindre des institutions financières privées, comme les banques, à acheter des obligations dont le rendement est quasi inexistant. L’argument mobilisé auprès des banques est alors de renforcer leur bilan par le biais de placements à moindres risques, car détenus par l’Etat. Cette stratégie a maintes fois été adoptée, sous plusieurs formes, par plusieurs pays en vue de limiter leur déficit public.

Réduction des déficits publics, le taux de change

Arme efficace contre le déficit public, le taux de change peut affecter les opérateurs étrangers à l’abri des nouvelles réglementations nationales. Cette pratique entraîne le même résultat que l’inflation. La dévalorisation monétaire touche ainsi tous les opérateurs nationaux et internationaux qui ont investi dans le pays. Elle fait obligatoirement fondre la valeur nette de la dette dont l’Etat doit s’acquitter auprès de ces investisseurs. La mise en place de la monnaie unique européenne rend toutefois cette pratique impossible dans la zone euro. Seule la BCE ou Banque centrale européenne est en mesure de modifier le taux de change et celle-ci est tenue de maintenir l’inflation en dessous du seuil des 2%.