Emprunts étudiants aux Etats-Unis : 1.000 milliards de dollars en cours !

Les prêts immobiliers subprime ont été à l’origine de la dernière crise économique qui a secoué les Etats-Unis. Les analystes craignent que les emprunts étudiants, dont l’en-cours atteint 1.000 milliards de dollars, ne représentent une nouvelle bulle qui menacerait le pays. Explications.

Un endettement qui atteint un niveau très élevé

Le taux d’impayés sur les emprunts contractés par les étudiants pour payer les droits d’inscription et subvenir aux frais quotidiens dans les campus n’a jamais atteint un niveau aussi alarmant. L’en-cours est estimé à 1.000 milliards de dollars, soit plus de 753 milliards d’euros. Ce chiffre équivaut à celui de la dette des ménages en cartes de crédit. En effet, depuis environ 10 ans les institutions financières américaines n’ont eu de cesse de prêter aux étudiants si bien qu’au cours de ces trois derniers mois plus de 11% des emprunts individuels n’ont pas été honorés à leur échéance.

L’endettement des étudiants n’a jamais été à un niveau aussi élevé. Actuellement, 68% des Américains qui viennent de terminer leur cursus universitaire doivent rembourser en moyenne 26.600 dollars, soit 20.000 euros, alors qu’en 1989, ce chiffre était de 10.000 dollars, soit 7.500 euros. Les études supérieures représentaient un véritable investissement et étaient à la base de la promotion sociale des Etats-Unis. Les perspectives de carrière deviennent cependant aléatoires. Les étudiants sortants se trouvent dans l’impossibilité d’honorer leurs dettes.

Un fardeau difficile à supporter par l’économie américaine

Le taux d’impayés dépasse celui du crédit à la consommation. Comme l’économie américaine tourne au ralenti avec un taux de chômage avoisinant les 8%, le fardeau devient de plus en plus difficile à supporter. Les analystes craignent qu’il s’agisse d’une bulle qui risque d’exploser à tout moment, à l’instar de celui du secteur immobilier. L’endettement touche surtout les ménages qui sont âgés de moins de 35 ans. Environ 20% des Américains sont concernés par ce problème.

L’emprunt étudiant constitue souvent un obstacle pour l’accès à la propriété. Il représente également un frein pour la consommation quotidienne engendrant en conséquence un ralentissement de la croissance du pays. De nombreuses vocations sont dissuadées par la conjoncture, notamment par le recul des salaires et la perspective d’un endettement sur plusieurs décennies. Un tiers seulement des étudiants qui se sont inscrits au premier cycle universitaire poursuivent leurs études jusqu’à l’obtention du diplôme.