Panne des crédits aux entreprises et particuliers dans la zone Euro

Le début de la reprise économique dans la zone Euro pourrait être menacé par la baisse de progression des crédits enregistrée en juillet.

Baisse de croissance du crédit dans le secteur privé

Selon les chiffres de la Banque centrale européenne (BCE) publiés hier, jeudi 27 août, il y a eu un net ralentissement de la croissance des crédits accordés au secteur privé durant le mois de juillet. Les crédits obtenus par les ménages et les entreprises privées non financières n’ont augmenté que de 0,6% le mois passé. Ce qui est une faible progression, si on la considère sur une base annuelle. Pourtant, toujours d’après la BCE, on avait pu noter une petite hausse pendant les deux mois précédents : 1,8% au mois de mai et 1,5% en juin 2009.

Les chiffres de janvier 2008 de la BCE avaient pourtant enregistré que le taux annuel de croissance des crédits accordés au secteur privé avait augmenté annuellement de 11% fin 2007. Pour être plus précis, sur une base annuelle, les prêts dont bénéficiaient les entreprises privées ont baissé de 1,6% en juin et de 2,9% en juillet 2009. Quant aux crédits contractés par les ménages, ils ont enregistré une stagnation, aussi bien pour les prêts à la consommation que pour les prêts immobiliers. Si la menace d’une pénurie de crédit se précise pour l’économie de la zone euro, cela pourrait mettre à mal l’amorce de la reprise économique constatée sur les principaux marchés européens.

Réticence des banques ou baisse de la demande ?

Le milieu financier s’interroge donc sur l’origine de cette stagnation des prêts accordés par les banques au secteur privé. Les banques ont-elles peur de prêter ou est-ce les entreprises privées qui n’osent pas investir ? Selon une note de Jean Christophe Caffet, de Natixis, il est vrai que les critères d’obtention de crédit auprès des banques sont plus stricts. Mais il ajoute que d’autre part, la demande venant des entreprises en matière de crédit a aussi baissé. C’est notamment le cas des industries qui sont en sous-capacité. Dans une économie en crise, une baisse de croissance du crédit n’est pas surprenante, encore moins quand il y a récession.

D’après les économistes, un tout début de relance doit être soutenu sans tarder par une progression des prêts bancaires, indispensable à une éventuelle reprise économique. En d’autres termes, pour que la reprise de l’économie se poursuive, le cycle des crédits bancaires doit impérativement suivre. Selon un responsable monétaire, la BCE donne déjà des liquidités à des prix très bas à des banques de la zone euro, pour permettre à ces dernières d’accorder plus de prêts afin de financer l’économie réelle. En Allemagne, le gouvernement prépare même des mesures pour appuyer le financement des PME, pour éviter qu’une pénurie de crédit n’entrave le retour de la croissance.