Le bio : un segment en pleine émergence dans l’industrie agroalimentaire

Les fabricants de produits bio sont encore loin de satisfaire à la demande, mais cette branche occupe une place de plus en plus prépondérante dans le secteur agroalimentaire. Zoom sur ce segment en pleine émergence.

Un énorme potentiel

Le bio fait figure d’exception sur l’ensemble de l’économie. La conjoncture reste morose après ces longues années de crise, la croissance n’étant que de 0,3% en 2013. Le bio tire son épingle du jeu en réalisant un chiffre d’affaires de 2,86 milliards d’euros, soit un bond de 14% par rapport à 2012. Ces chiffres sont issus d’une étude effectuée par le cabinet Asterès pour le compte de la fédération Natexbio.

Selon les économistes qui ont fait l’étude, le bio est la branche la plus dynamique du secteur agroalimentaire. Les entreprises bio ne cessent d’innover et fournissent de plus en plus d’emplois. Le nombre d’employés de l’agroalimentaire classique a diminué au cours de ces dernières années, alors qu’il a augmenté de 3% dans les entreprises spécialisées dans le bio. Les experts affirment que ce secteur dispose d’un énorme potentiel de création de richesse, même si les fabricants de produits bio ne réalisent encore actuellement que 2% du chiffre d’affaires global du secteur agroalimentaire français.

Des lacunes

Des analystes examinent de près l’évolution de ce segment de l’économie qui ne cesse d’accaparer des parts de marché. Grâce à leur offre innovante, les unités de transformation (des TPE et des PME) commencent à émerger bien qu’ils ne parviennent pas encore à répondre aux demandes. La consommation de produits bio a en effet bondi de 10% entre 2013 et 2014. Les surfaces agricoles ne progressent pas assez rapidement, d’où l’insuffisance de capacité de production. Seulement 1,1 million d’hectares sont consacrés à la culture bio en France, soit seulement 5,5% de l’ensemble des superficies agricoles.

Les économistes relèvement également un autre point susceptible d’entraver le développement du bio : la réduction des marges en raison de la vive concurrence et du nombre élevé de nouveaux opérateurs qui intègrent le secteur. A cela s’ajoute la pression effectuée par la grande distribution. Néanmoins, le bio dispose d’un sérieux atout pour faire face à la guerre des prix. Comme l’offre est en pénurie constante due à l’insuffisance de la production, les fabricants peuvent s’orienter vers les magasins spécialisés dans le cas où les grandes surfaces exercent trop de pression à leur endroit.