Consommation : les prix sont à la hausse et les ventes à la baisse dans la grande distribution

A la suite des négociations de tarifs entre les producteurs et les grands distributeurs, ces derniers ont, depuis quelques mois, répercuté, progressivement, les augmentations de leurs prix d’achat sur les étiquettes. Depuis, ils ont constaté une nette réduction des ventes réalisées.

Une application progressive de la hausse

Face à la flambée des coûts des matières premières, les industriels dans le secteur de l’agroalimentaire et les fournisseurs de produits de consommation courante ont négocié auprès des grands distributeurs une révision à la hausse des prix. Les responsables des centrales d’achat des supermarchés et des hypermarchés ont dû se résigner à faire quelques concessions, en acceptant d’augmenter leurs prix d’achat. Par conséquent, ils se sont vus dans l’obligation de relever peu à peu leurs prix de vente.

Ces négociations ont eu lieu vers la fin du mois de février 2011. Depuis mars, les prix affichés sur les étiquettes ont été augmentés chaque mois de 0,50%, soit 2% en quatre mois. Même si l’application de la hausse a été effectuée de manière progressive, elle n’a pas échappé aux consommateurs qui deviennent de plus en plus nombreux à bouder certains produits. Les analystes déduisent que les ménages qui se ravitaillent auprès des grandes surfaces pressentent déjà un retour de l’inflation et ont changé de comportement, en conséquence.

Des chiffres éloquents

Les chiffres sont éloquents. Si on compare les ventes réalisées 4 mois avant l’application de la hausse des prix, par rapport aux réalisations au cours des 3 mois suivants, on constate un net renversement de la tendance. Après une augmentation de 1,3%, les ventes n’ont plus progressé que de 0,4%. Les ventes sont donc à la baisse depuis que les prix ont été relevés. Remarquant que de nombreux ménages n’achètent plus certains produits de grande consommation, les distributeurs commencent à s’inquiéter.

D’après les observations des analystes, les consommateurs se comportent, à peu près, de la même manière qu’en 2008. L’austérité est de mise, toutefois, ils privilégient la qualité sur la quantité. Ainsi, les marques nationales résistent mieux même si elles sont plus onéreuses comparées aux produits d’entrée de gamme et aux labels de distributeurs proposés à moindres prix. Cette inflation pénalise surtout le hard discount. Il a été, en effet, constaté que cette branche de la grande distribution ne cesse de perdre des parts de marché.