Prédominance des Etats-Unis et de l’Europe au G20 ?

En raison d’une absence d’unité des pays asiatiques au sein du G20, les Etats-Unis et l’Europe sont devenus, de fait, les principaux acteurs de la réforme de la régulation financière mondiale.

G20 : une série de mesures inappropriées au contexte asiatique

Les régulateurs asiatiques dénoncent cette prédominance des Etats-Unis et de l’Europe au G20. Dernièrement, le Groupe des Vingt a entériné une série de dispositions portant sur la refonte de la régulation des marchés financiers et bancaires, applicables au niveau de tous les pays membres. Certains Etats asiatiques, dont Singapour et Hong Kong ; se sont ralliés à l’opinion des pays occidentaux. Selon l’avis de certains experts, ces mesures risquent cependant d’engendrer des problèmes au niveau des marchés des pays asiatiques.

Par ailleurs, certaines approches effectuées par les Etats-Unis et les pays européens au sein du G20 ne traitent pas d’une manière adéquate la problématique inhérente aux pays émergents, et les dispositions prises n’arriveront pas à les sortir de leurs difficultés économiques. Les régulateurs asiatiques ont, entre autres, remarqué que la nouvelle réglementation sur la liquidité des banques n’aurait pas tenu en considération la dimension du marché de la dette de ces pays qui sont en train de développer leur économie.

Des difficultés d’ajustement structurel

La prédominance des Etats-Unis et de l’Europe au G20 est dénoncée par les régulateurs asiatiques. Ces derniers estiment que les pays asiatiques vont se heurter à des problèmes de taille pour s’ajuster à ces normes de liquidités. En effet, selon les termes de cette nouvelle réglementation, les banques doivent posséder des actifs immédiatement disponibles, comme les obligations souveraines, afin de pouvoir se financer lorsque les marchés se trouveraient éventuellement en période de stress. La surveillance supplémentaire que le G20 compte opérer sur les établissements qui ont une importance systémique constitue une question épineuse pour les pays émergents.

Les autorités de régulation asiatiques craignent que ces dispositions ne tiennent pas compte des conséquences qu’elles peuvent engendrer auprès des marchés qui commencent à se développer. Toutefois, comme les structures juridiques de ces nations diffèrent énormément, elles ne sont pas en mesure de bien appréhender les problèmes au niveau mondial et n’arrivent pas à s’exprimer d’une seule voix. Certains experts suggèrent aussi que les réformes préconisées portent plutôt sur une orientation de l’économie des pays asiatiques vers un système de consommation intérieure au lieu de privilégier l’exportation, comme auparavant.