Energie renouvelable : la Chine attaque l’Europe au sujet des panneaux solaires

Jugeant que certaines aides apportées par l’Union européenne aux industries du secteur de l’énergie renouvelable sont contraires aux règles relatives au commerce international, la Chine a porté plainte contre l’Europe auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Des problèmes de surcapacité

Au cours de ces dernières années, la production mondiale de panneaux solaires a été dominée par les fabricants chinois. Toutefois, cette branche florissante de l’économie de l’Empire du Milieu se trouve aujourd’hui confrontée à d’importants problèmes de surcapacité. Ils éprouvent de plus en plus de difficultés à vendre sur les marchés américain et européen qui représentent une énorme potentialité pour écouler ces produits. Pour préserver sa part du marché et rassurer ses industriels, la Chine a décidé d’attaquer l’Europe.

Au début du mois de septembre, pour faire suite à la requête d’un groupement d’industriels opérant dans le secteur de l’énergie solaire, EU ProSun, Bruxelles a ordonné l’ouverture d’une enquête antidumping. Les investigations ont surtout porté sur les cellules photovoltaïques et les panneaux solaires provenant de Chine. Il ne s’agit que d’un épisode de plus parmi la série de conflits commerciaux opposant l’Empire du Milieu à ses partenaires commerciaux, concernant notamment la haute technologie, la sidérurgie, les terres rares et les voitures.

Des dispositions non conformes aux règles de l’OMC

De son côté, le 1er novembre dernier, Pékin a décidé d’ouvrir une enquête pour connaître si les matériaux qu’elle achète auprès des industriels de l’Union européenne afin d’approvisionner sa filière solaire sont vendus à perte ou bénéficient de subventions illégales. La Chine soupçonne aussi la Banque européenne d’accorder des prêts préférentiels aux opérateurs du secteur. Le polysilicium, un élément qui intègre la fabrication de cellules photovoltaïques, se trouve au centre de l’enjeu. La Chine en produit, mais elle doit également en acquérir auprès l’Union européenne.

Pékin a déposé le 05 novembre une plainte contre la Grèce, l’Italie et l’Union européenne auprès de l’Organisation mondiale du commerce. La Chine prétend que certaines dispositions mises en Å“uvre par de nombreux pays de l’Union européenne en vue de garantir les tarifs de rachat ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur. Les sociétés européennes disposent de 20 jours pour se justifier. Elles doivent entretemps établir la liste des produits vendus aux Chinois entre juillet 2011 et juin 2012.