Emission obligataire de la France : focus sur les principaux acquéreurs

La note française a été dernièrement dégradée par Standard & Poor’s. Malgré ce contexte malencontreux, la France a tout de même réussi à passer son premier test sur le marché des obligations. Qui sont donc les principaux acquéreurs de la dette française ?

Les fonds souverains des nations émergentes et les banques centrales

Selon les informations communiquées par le directeur de l’Agence France Trésor, l’émission obligataire de la France a été très sollicitée par les fonds souverains des nations émergentes, ainsi que par les banques centrales. Ces investisseurs marquent les places financières de leur présence constante. Lorsque la France a présenté des obligations sur le marché, ils ont été particulièrement intéressés et ont acheté dans des proportions très significatives.

L’émission obligataire française a été proposée sur les marchés par le biais de l’Agence France Trésor. Cette opération a porté sur un montant d’environ 18 milliards d’euros. Les dettes ont été étalées sur des échéances à court, à moyen et à long terme. L’obligation à 10 ans s’est échangée à un taux dépassant 3%. Voulant profiter de l’engouement des investisseurs pour la dette française, l’AFT compte prochainement procéder à la vente publique de bons du Trésor à court terme. Le montant prévu pour cette nouvelle adjudication variera entre 7 et 8,3 milliards d’euros.

Un contexte rassurant

Après cette émission obligataire, la dette française est actuellement détenue par des investisseurs issus d’horizons très variés. Le tiers reste cependant aux mains des Français. L’autre tiers est en possession d’opérateurs financiers évoluant en zone euro tandis que le dernier tiers a intégré les portefeuilles d’investisseurs non européens, issus des pays émergents. Selon les analystes, ce contexte est rassurant puisqu’il peut contribuer à la consolidation de la position de la France sur les places financières.

Les observateurs ont toutefois remarqué que l’émission obligataire française n’a pas suscité un vif intérêt de la part des banques commerciales. Ces institutions privilégient en effet l’achat de titres des pays qui offrent un taux élevé de rendement. Les obligations présentées par les Etats du sud de la zone euro, qui sont durement frappés par la crise de la dette souveraine, sont très plébiscitées par les banques. De plus, ces établissements financiers ont la possibilité de contracter un emprunt à 1% de taux d’intérêt auprès de la Banque centrale européenne.