Emission obligataire : l’Espagne est encouragée par son succès

Le 19 janvier dernier, le Trésor espagnol a présenté sur les marchés financiers 6,6 milliards d’euros d’obligations. Ce chiffre dépasse largement l’objectif maximum préétabli, mais l’Espagne est encouragée par le succès rencontré par cette émission obligataire.

Emission obligataire : un signe précurseur de la détente des marchés

Lors de sa dernière émission de titres obligataires, l’Espagne a largement dépassé la fourchette prévisionnelle fixée par le Trésor qui a prévu une levée de 4,5 milliards d’euros au maximum. Cependant, face à une très forte demande, estimée à plus de 15 milliards, ce pays a finalement emprunté 6,609 milliards d’euros pour une période variant entre 4, 7 et 10 ans. Les analystes interprètent ce contexte comme un signe précurseur de la détente des marchés.

L’opération s’est déroulée dans des conditions très favorables. L’Espagne a attiré une importante demande, non seulement des banques espagnoles, mais également des investisseurs qui semblent avoir regagné leur sérénité. Pour les spécialistes du secteur, ce succès rencontré par l’Espagne est une bonne nouvelle pour le monde financier. Cet accroissement de la demande n’a pas été engendré par l’injection de liquidités opérée par la BCE dans les établissements bancaires de la zone euro.

Les marchés insensibles à la dégradation de la note ?

Lors de sa dernière émission, l’Espagne a dû consentir un taux de rendement moyen de 5,40%, soit une baisse de 1,58% par rapport à sa précédente émission, en novembre 2011 pour l’échéance à 10 ans. Ce taux reste toutefois supérieur à celui qui est pratiqué sur le marché secondaire qui est de 5,16%. Les professionnels ne s’inquiètent pas de ce recul des taux d’intérêt. Il s’agit également d’un signe de détente des marchés qui semblent insensibles à la dégradation de la note souveraine de plusieurs pays européens, dont l’Espagne.

Auparavant, l’Espagne a déjà effectué cinq autres opérations similaires qui se sont déroulées sans accroc. Grâce à cette présentation de titres obligataires, ce pays détient désormais 20% de son financement annuel. Au cours de cette semaine, elle a réalisé avec succès deux émissions à court, à moyen et à long terme, même si l’agence de notation Standard & Poor’s vient de dégrader de deux crans sa note. Il semble bien que les marchés aient tendance à se détendre puisque la France a également passé avec succès son premier test sur les marchés depuis qu’elle a perdu son triple A.