Ecotaxe : comment ça se passe dans les autres pays européens ?

Au cours de ces trois dernières semaines, l’instauration de l’écotaxe a suscité de vives contestations en France. Ce système de taxation est pourtant appliqué depuis plusieurs années dans de nombreux pays européens. Comment ça se passe ailleurs ?

Les pays pionniers

La Suisse est le pionnier de l’écotaxe poids lourds qui est entrée en vigueur depuis 2001, à la suite d’une initiative populaire visant à réduire le trafic passant par les Alpes et à en limiter les impacts négatifs sur l’environnement. Cette taxe est applicable à tous les camions circulant sur le territoire. Elle est calculée selon plusieurs critères, comme le tonnage, le niveau de pollution, le modèle du véhicule et le kilométrage. La collecte est effectuée au moyen de divers systèmes électroniques.

En Autriche, l’écotaxe a été introduite depuis 2004. Elle se traduit en péage autoroutier pour les véhicules utilitaires dépassant 3,5 tonnes (camions, bus et camping-cars). Le montant varie en fonction des kilomètres parcourus, de la catégorie et du nombre d’essieux. L’Asfinag, société chargée de gérer les autoroutes autrichiennes ont installé 430 portiques le long des principales routes du pays en vue de la perception de cette taxe.

Application suspendue sine die en France

Pour que les transporteurs participent au financement des autoroutes, le gouvernement allemand a instauré en 2005 une taxe (un péage autoroutier) pour les camions. Par la suite, le champ d’application du dispositif a été élargi en incluant les émanations de gaz à effet de serre. La collecte a également été étendue sur de nombreux axes routiers à travers le pays. En Suède, toutes les voitures sont soumises à une taxe carbone depuis 2006. Le système est basé sur le niveau de pollution du véhicule. En compensation, les propriétaires d’autos biocarburants ou à moteurs " propres " bénéficient d’une réduction fiscale.

La Slovaquie et la Pologne ont adopté respectivement en 2010 et en 2011 une taxe pour les camions de plus de 3,5 tonnes afin de financer l’entretien des infrastructures routières, mais ces systèmes n’ont pas de visée écologique. Pour le cas de la France, l’instauration de l’écotaxe pour les véhicules dépassant 3,5 tonnes a été préconisée dans l’objectif de financer partiellement les infrastructures de transport (dont le transport fluvial et le rail). Cependant, comme la vague de manifestations est devenue violente, le gouvernement a décidé de la suspendre sine die.