La Croatie déclassée au rang d’investissement à risque par Moody’s

La Croatie va intégrer l’Union européenne le 1er juillet 2013 et en devenir la 28e nation membre. Toutefois, Moody’s a décidé d’abaisser sa note. Ce pays est ainsi déclassé au rang d’investissement spéculatif.

Les raisons de ce déclassement

A l’instar du Portugal, de la Grèce et de Chypre, la Croatie voit sa note dégradée par l’agence de notation américaine. Ce pays passe ainsi de " Baa3 " à " Ba1 ". Cette nouvelle annotation est cependant liée à une perspective stable, si auparavant elle était négative. La dette croate n’en est pas moins considérée comme un investissement à risque. Les spécialistes de Moody’s justifient leur décision par l’inexistence de reprise économique dans ce pays d’Europe du Sud.

Par ailleurs, l’agence de notation ne prévoit aucune amélioration de la conjoncture, estimant que la structure économique du pays représente une entrave à son développement. Au cours de ces 4 dernières années, l’économie croate n’a progressé que très faiblement ou était en récession, les décideurs et les pouvoirs publics ne voulant pas innover leurs sources de croissance. Comme l’économie du pays s’est toujours basée sur la construction et la consommation interne, son modèle est en train de se relâcher tandis que l’investissement se heurte à un blocage.

Un coup dur pour le pays

Depuis 2009, l’économie de la Croatie n’a enregistré aucune croissance. Elle a même reculé de 1,1% en 2012. Le gouvernement prévoit une augmentation de 1,8% du PIB pour cette année 2013, mais les experts de la Banque mondiale n’anticipent qu’une hausse de 0,8%. Bien que le pays se trouve en difficulté sur le plan économique, Moody’s regrette que le gouvernement n’ait pas mis en Å“uvre un programme pour consolider le budget. Cet Etat devient ainsi vulnérable aux éventuels chocs économiques. A la fin de l’année 2012, le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis une décennie (21,1%).

Cette réduction de la note constitue un nouveau coup dur pour la Croatie, dont la perspective a été déjà dégradée par la même agence au mois de mai 2012. Signalons que Standard and Poor’s a aussi diminué la notation de ce pays qui est passé de BBB- à BB+ en décembre dernier. Les raisons évoquées ayant été l’insuffisance de réformes et la détérioration du contexte budgétaire. Les pouvoirs publics espèrent un déclenchement rapide de l’aide provenant des autres nations européennes.