Envol du franc suisse : quelles sont les conséquences ?

La Banque centrale suisse a décidé d’abandonner le " taux plancher " qui garantissait la cotation de l’euro par rapport à la monnaie helvète (1€=1,20FS). Depuis que cette mesure de protection n’existe plus, les fluctuations sont devenues incontrôlables. Quelles sont les conséquences de l’envolée du franc suisse ?

Une catastrophe pour la Bourse suisse

Le 16 janvier 2014, la cotation de la monnaie helvète est passée de 0,8 à 1,80 pour un euro. On assiste actuellement à une ruée vers la monnaie unique européenne. Une multitude de particuliers, de toutes nationalités, font la queue devant les kiosques ou les bureaux de change pour échanger des francs suisses en euros. Pour la Bourse suisse, c’est une véritable catastrophe. Elle ne cesse de chuter. Le jeudi 15 janvier, elle a dégringolé de 8,7% et a encore régressé de 5,8% le lendemain. Du coup, les banques du pays ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance.

Une baisse des exportations

La forte appréciation du franc suisse a un impact négatif sur les exportations. Virtuellement, les prix des produits dédiés à cet effet ont grimpé de 30%. Ce recul touche particulièrement le secteur de l’horlogerie qui exporte à lui tout seul les 11% des produits destinés à l’étranger. Pourtant, les crises itératives qui ont eu lieu dans différentes parties du globe, comme la révolution des parapluies à Hongkong et le conflit entre l’Ukraine et la Russie ont déjà durement secoué ce segment de l’économie helvétique. Cette baisse des exportations affecte surtout l’industrie du luxe. Les actions de Swatch et de Richemont ont respectivement régressé de 16,35% et de 15,50%.

Les autres secteurs touchés

L’industrie pharmaceutique n’est pas épargnée. Elle représente 33% des exportations du pays helvète et expédie surtout à destination des Etats de la zone euro. Si elle souhaite continuer à fournir sa clientèle allemande, italienne et française, elle se verra dans l’obligation de réduire ses prix. L’agroalimentaire devra aussi s’astreindre à cette logique. Le fromage et le chocolat suisse risquent de manquer beaucoup dans les pays de l’Union européenne si leurs producteurs ne baissent pas leurs prix. La courbe inflationniste pourrait également de nuire à l’industrie textile dont 75% de la production est destinée à l’exportation. Le secteur touristique pâtira certainement du contexte. Comme le coût de la vie devient plus cher en Suisse, les touristes pourraient se désintéresser de cette destination.