Les bonus bancaires dans la ligne de mire de Christine Lagarde

La ministre de l’économie Christine Lagarde fustige l’attitude de certains établissements bancaires étrangers concernant l’octroi des bonus bancaires garantis à leurs dirigeants. Selon elle, cette situation pénalise les banques françaises, qui perdent en compétitivité.

Les bonus bancaires : un frein à la concurrence

Selon la ministre de l’Economie, la position des banques françaises par rapport aux établissements bancaires américains et britanniques risquent de tourner à leur désavantage, puisque ces derniers continuent de payer grassement leurs dirigeants par le biais des bonus garantis. Cette différence du système de rémunération pose un problème majeur au niveau du recrutement des cadres et pourrait entraîner une fuite de cerveaux. Au plus fort de la crise, le paiement des bonus garantis aux grands patrons a été décrié par l’opinion publique mondiale. Toujours selon le ministre de l’Economie, les règles définies par le Conseil de stabilité financière doivent être appliquées par les grandes puissances économiques. Ce n’est pourtant pas le cas puisque certains établissements bancaires anglo-saxons ont recommencé à recourir aux bonus garantis, sitôt qu’ils ont commencé à rembourser les aides publiques qui leur ont été accordées. Ces bonus sont jugés excessifs puisqu’ils n’ont pas de corrélation solide avec la performance globale des entreprises. Au début de cette année 2009, le gouvernement a décidé d’encadrer la rémunération des acteurs du secteur banquier.

Un point à discuter lors du prochain Sommet du G20

Lors de la prochaine réunion des pays du G20 qui aura lieu à Pittsburgh au mois de septembre prochain, Nicolas Sarkozy abordera le point sur la rémunération des banquiers. Avec les bonus garantis qui réapparaissent, les traders et les banquiers sont tentés de prendre des risques inconsidérés pour accroître leurs profits. C’est cette même manière de procéder qui a provoqué la chute du système financier mondial, notamment avec les subprimes. Christine Lagarde insiste pour que les membres du G20 prennent les mesures nécessaires pour appliquer les règles approuvées par le Conseil de stabilité financière. Actuellement, la fixation du montant des bonus garantis reste à la discrétion des responsables de chaque établissement, d’où parfois des envolées dans les primes payées. Par exemple, rien qu’aux Etats-Unis, les cinq plus grandes banques ont payé 65 milliards de dollars de bonus. Pour cela, il a fallu créer de nouveaux produits financiers qui entraînent des risques plus importants. Le prochain Sommet de Pittsburgh devrait aboutir à des mesures strictes pour l’encadrement du système financier afin d’éviter une autre crise majeure.