Immobilier : l’hécatombe du marché des résidences secondaires

Les perspectives sont sombres pour les agents immobiliers et de nombreux propriétaires. Depuis le début de cette année 2013, les prix et les transactions baissent de manière vertigineuse sur le marché des résidences secondaires.

Des mesures fiscales dissuasives

Le marché de l’immobilier est en crise depuis 2008, mais le secteur des résidences secondaires connaît un marasme jamais ressenti auparavant et ne cesse de s’effondrer. Ce phénomène est surtout dû à la mise en Å“uvre de mesures fiscales qui dissuadent ceux qui aspirent acquérir une maison de vacances au bord de la mer ou à la campagne. A titre d’exemple, ils ne peuvent plus prétendre à une exonération de la plus-value s’ils souhaitent revendre leur bien au bout de 15 ans.

Le marché des résidences secondaires français est le plus dense du monde. On en dénombre au total 3 millions à travers toute la France. Ces biens immobiliers se trouvent à la campagne, en ville, à la montagne ou au bord de la mer. En moyenne, ils ne sont habités que 42 nuits par an. Ils nécessitent pourtant un coût d’entretien équivalent à 2 jusqu’à 4% de leur valeur. Des résidences isolées construites loin des centres touristiques ont été ainsi mises en vente par leur propriétaire, mais il s’avère difficile de trouver un acquéreur.

Un désintéressement de la clientèle étrangère

La période euphorique entre 2002 et 2007 n’est plus qu’un souvenir. En ce temps-là, les maisons typiques, comme les pigeonniers et les bastides étaient très recherchés par les clients étrangers qui souhaitaient s’offrir une résidence secondaire en Normandie ou en Provence. Les surenchères atteignaient des niveaux considérables. Depuis l’avènement de la crise en 2008, le marché ne parvient pas à sortir de son marasme. Le nombre de transactions s’est effondré de 30 à 50% sur les 5 dernières années.

La morosité touche aussi les résidences secondaires luxueuses. Les prix des biens immeubles sis à proximité des endroits touristiques les plus fréquentés ont fortement diminué. Le marché de Biarritz, de Saint-Tropez, de Saint-Jean-Cap-Ferrat et de l’ile de Ré commencent à ressentir durement la conjoncture. Les ventes ont reculé de 45% à Deauville. Les prix sont en chute libre. Cette hécatombe est engendrée par un retrait de la clientèle étrangère, notamment britannique, qui ne semble plus intéressée par l’acquisition d’une résidence secondaire en France, les biens ayant été nettement surévalués avant la crise.