184 milliards d’euros d’actifs immobiliers posent problème en Espagne

Embourbée dans une crise économique majeure, l’Espagne n’en finit pas avec les mauvaises nouvelles. On sait aujourd’hui que les banques espagnoles détiennent 184 milliards d’actifs immobiliers toxiques.

60 % du portefeuille bancaire touché

En publiant les chiffres des actifs problématiques des établissements bancaires espagnols, la Banque d’Espagne révèle la grande fragilité du secteur. Depuis la crise de 2008, les actifs liés aux crédits immobiliers qui sont susceptibles de ne pas être remboursés s’élèvent encore à 184 milliards de dollars, ce qui représente 60 % du portefeuille total. Cette marque de fragilité du secteur risque d‘aggraver la méfiance des acteurs économiques envers la péninsule ibérique.

Le jeudi 26 avril, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note souveraine de l’Espagne. Le pays est ainsi passé de A à BBB+, soit une baisse de deux niveaux. Selon l’agence de notation, la possibilité d’une intervention de l’Etat espagnol pour faire face à ces actifs problématiques risque d’augmenter la dette souveraine du pays qui atteint déjà un niveau record. D’après le Fonds Monétaire International, un assainissement du secteur bancaire est primordial pour éviter tout effondrement du système et plonger un peu plus le pays dans le chaos.

Des chiffres qui ne sont pas pour rassurer

Dans les 184 milliards d’euros d’actifs qui posent problème, on compte non seulement des crédits à risque, mais également des biens immobiliers saisis et qui risquent bien de ne pas trouver preneur de par la conjoncture économique que traverse le pays. Dans sa déclaration, Standard & Poor’s a assujetti la baisse de la note d’une perspective négative. Les banques ainsi que l’Etat espagnol auront aujourd’hui plus de difficulté pour contracter un crédit.

Aux dernières nouvelles, d’autres chiffres négatifs viennent s’ajouter aux problèmes des actifs immobiliers des banques espagnoles. Ainsi, le chômage affiche un niveau record de 24,44 %, le plus haut niveau jamais atteint depuis une quinzaine d’années. Ces chiffres annoncent une récession inéluctable pour cette année 2012, et une reprise très difficile pour les années à venir. La faiblesse de l’économie européenne a d’ailleurs contribué au remous de l’euro, qui a enregistré une baisse face au dollar ces dernières semaines.