Grèce : mécontentement des petits porteurs

La Grèce exploite toutes les pistes possibles afin de résoudre ses problèmes de dette souveraine. Elle cherche ainsi à forcer l’activation des clauses de restructuration des créances privées. Elle se heurte au mécontentement des petits porteurs.

Une offre d’échange de titres

Le 24 février 2012, la Grèce a lancé une offre d’échange de sa dette. Auparavant, elle a entamé de nombreuses négociations sur le plan international dans l’optique de permuter les titres qui sont en possession des bailleurs privés. Tout dernièrement, Athènes a annoncé à la presse que sa proposition a été acceptée par une grande majorité (près de 84%) de ces créanciers. Cette opération permettrait à ce pays de diminuer sensiblement la proportion de sa dette par rapport à son produit intérieur brut. Ce taux devrait passer de 160% à 120,5%.

La Grèce a décidé de mettre en Å“uvre cette opération d’envergure afin d’effacer une partie non négligeable de sa dette souveraine. 206 milliards d’euros sont en effet détenus par les créanciers privés, tels que les fonds d’investissement, les assureurs, les banques, les fonds de pension. Cette solution pourrait s’avérer intéressante pour tous les bailleurs, même pour les petits actionnaires, du point de vue financier. Toutefois, son application sur le plan technique défavoriserait les petits porteurs.

Des réactions divergentes

Les réactions positives soutenant cette initiative fusent de partout. Néanmoins, certains créanciers demeurent sceptiques, voire récalcitrants. Face à ce contexte, la Grèce veut mettre en Å“uvre tous les moyens dont elle dispose afin que tous les bailleurs adhèrent au plan de restructuration. Une source proche du gouvernement grec a annoncé que le pays s’apprête à mettre en action les clauses d’action collective pour que son programme parvienne à collecter le pourcentage maximal d’obligations. Les petits porteurs s’insurgent contre cette disposition.

Une association allemande regroupant de petits porteurs et Å“uvrant pour la défense des intérêts de ses membres a ainsi déclaré qu’elle envisage d’intenter une action en justice contre la Grèce. Elle examine soigneusement les éléments juridiques auxquels elle pourrait recourir pour élaborer sa plainte. Par la suite, elle compte engager une procédure judiciaire qui durera peut-être plusieurs années. Elle prévoit que l’affaire se retrouvera finalement aux mains de l’instance judiciaire compétente au niveau du continent, la Cour de justice européenne.