Finance SA Finances Réaction

Interview de Olivier Machou, un des gérants de Finance SA Finances Réaction. Finance SA a été créée en 1990 par Jean Delgorgue qui avait quitté la banque Rothschild...

Vous êtes l’un des gérants de la société Finance SA. On dit un mot de Finance SA ?

Finance SA a été créée en 1990 par Jean Delgorgue qui avait quitté la banque Rothschild avec sa clientèle, quelques années plus tard il a été rejoint par son fils, François Delgorgue, donc une base clientèle privée et après je les ai rejoint il y a quelques années, il y a maintenant 6 ans, et donc on est trois associés, trois manageurs, donc société effectivement entrepreneuriale, indépendante avec l’obligation de réussir.

Combien d’encours et de collaborateurs ?

Aujourd’hui 300 millions d’euros d’encours, on est 15 personnes. La particularité c’est que nous sommes deux sociétés de gestion, donc on fait à peu près toutes les activités possibles de la gestion. On a trois répartitions géographiques à Paris, Annecy et Caen.

Alors d’un fonds en particulier, celui dont vous vous occupez : Finance Réaction, pourquoi ce nom Finance Réaction ?

en fait il a été lancé, dans un mois ça fera 5 ans, on pourra fêter les 5 ans de Finance Réaction, dans un climat très maussade. Rappelez-vous octobre 2002 ça faisait vraiment un an qu’on dégustait vraiment fortement, donc nous on s’est dit, à priori, on ne voyait pas l’avenir en noir et que c’était l’opportunité ou jamais de lancer un fonds d’actions françaises, Finances réaction est un fonds à actions française PEABLE, et on s’est dit c’est le moment opportun pour le lancer dans un climat général qui doutait largement des capacités des actions françaises à l’époque, et ça a été notre pari, pari réussi, néanmoins Réactions voulait donner un esprit de la philosophie du front finalement. Si vous voulez, la philosophie du front si vous voulez c’est que, on part de la clientèle privée, qu’est-ce que veut un client final. Un client final veut bien faire les hausses à peu près des indices. Lui répercuter intégralement les baisses des indices en lui disant on a un benchmark, c’est pas forcément ce qu’il attend.

Donc ça c’est la philosophie vraiment du fonds ? On prend ce qu’il y a de bon dans la hausse et on laisse de côté ce qui est mauvais ? Comment est-ce qu’on procède justement ?

C’est vrai que par boutade on dit généralement, quel est votre process de gestion, et je dis j’en ai aucun. J’en ai aucun pour la bonne raison que je les veux tous. C’est-à-dire que je me suis aperçu, ça fait à peu près 25 ans que je suis dans ce métier, et en fait il y a des phases haussières et des phases baissières. Dans les phases haussières, un stock pickeur en période de croissance est un dieu, dans une période baissière, le value rendement est un dieu.

Je ne vois pas pourquoi au client d’avoir raison une fois sur deux, moi je me suis dit, j’appliquerai, je vais essayer en tous les cas, d’appliquer la méthode adaptée à ces marchés. Il y a deux sens, c’est pas hyper compliqué, donc il faut essayer d’anticiper quelles vont être les deux grandes tendances sur le court et moyen terme, essayer à chaque fois d’orienter son fonds soit sur un marché bair ?, soit sur un marché haussier.

Alors c’est assez intéressant, j’anticipe un peu sur une question, mais c’est la question d’actualité, certains voient une césure actuellement, est-ce qu’on est encore boule, est-ce qu’on devient baer votre sentiment sur les marchés actuellement qui sont pas mal chahutés.

Tout à fait, je reste complètement boule ??? pour la bonne raison c’est qu’il y a un indicateur qui reste pour moi majeur c’est le taux de croissance mondial. Tant qu’on ne remet pas en cause ce taux de croissance mondial, il n’y a pas de raison d’avoir peur. Je suis un peu surpris, si vous voulez il y a plein de postulats qui sautent en ce moment. D’abord on a toujours dit qu’on ne prête qu’aux riches. Vous avez vu qu’au stockprim quand même 300 milliards aux pauvres, donc premier postulat, on ne prête pas qu’aux riches, on prête beaucoup aux pauvres, ça c’est le premier postulat qui est rassurant, mais la question c’est de se dire aussi que ces pauvres sont très riches, parce que 300 milliards pour à peu près une vingtaine de personnes ça fait des gens qui sont vraiment très très riches.

Donc je pense qu’il y a des problèmes de dysfonctionnement plus qu’autre chose, et je crois que ça va se réguler avec effectivement des problèmes, mais si vous voulez, je crois que ce qu’il faut tirer de tout ça, c’est qu’on a globalement une masse monétaire à peu près mondiale qui croit de 10, 11, 12, 13, 14% annuellement. Ca veut dire qu’il y a une énorme création de richesses tous les ans depuis 4 - 5 ans. Et donc c’est vrai qu’il faut que tous les marchés, et notamment les nouveaux marchés, je parle de la Chine, de l’Inde, de l’Europe de l’Est, de l’Afrique, etc... tous ces pays doivent s’adapter à cette création de richesse très forte. Donc il faut s’attendre à ce qu’on ait des secousses proportionnelles forcément à ces fortes hausses. Donc, je suis serein sur la capacité de la croissance mondiale dans les années à venir, je ne suis pas serein en permanence sur les courts termes. Donc on aura des courts termes forcément agités.

Alors revenons à nos moutons ou plutôt à notre fonds, les performances, les chiffres depuis le premier janvier, depuis un an.

Eh bien écoutez, on était donc hier soir à 17,20% donc depuis le premier janvier

Alors le benchmark, c’est quoi le benchmark pour vous

Il en faut un parait-il, moi je n’ai pas de benchmark, je prends le meilleur. Mon benchmark c’est le meilleur indice. Je dois battre le CAC 40 si c’est le CAC40, je dois battre le NEX20 si c’est le NEX20 etc...

Donc en fait, globalement les indices, c’est 2 1/2 - 3 %. Donc voilà, on est à +17 contre un indice à peu près à +2 sur un an on est à peu près à + 29,50 contre un indice à peu près à 10 - 11.

Donc vous êtes au-dessus. Donc les grandes lignes pour faire cette performance ?

Alors en fait c’est vrai que ça dépend énormément. Actuellement je réorienterais le fonds plutôt vers les grandes valeurs, je suis plutôt 2 tiers grandes valeurs, disons que ça n’est pas très original j’ai du Slealor, j’ai du Danone, j’ai du Géophysique, Les principales ... en ce moment sont Néopost, Nexans, Alstom, parce que je continue à jouer la croissance mondiale, avec quelques petits paris à l’extrémité...

Alors un ou deux arbitrages que vous avez réalisé ces dernier mois, cet été peut-être ?

Cet été je suis rentré pour la première fois sur les financières depuis un an et demi, où j’ai intégré dans mon portefeuille KBC, Société Générale, effectivement, Natixis...

Et on termine avec une question sur que vous surveillez dans dans les semaines et les mois à venir, sur quoi est-ce que vous avez l’oeil ?

Ecoutez, je crois que ça va être complexe, c’est un marché agité et je crois que toute forte baisse est une opportunité d’achat donc pour l’instant ce sont des arbitrages quotidiens en sachant par exemple quelle est la meilleure financière, peut-être, par exemple est-ce qu’il faut vendre ses Natixis pour acheter du KVC. Ca c’est juste des arbitrages quotidiens à faire compte tenu de la forte relativité des marchés à court terme.