Surendettement : un phénomène qui touche surtout les personnes seules

Une étude réalisée par la Banque de France a révélé que les victimes du surendettement sont surtout les personnes seules qui ne disposent que de revenus très modestes. Décryptage du contexte.

Le profil type

Voici le profil type d’un individu surendetté : il vit seul dans un logement qu’il loue et il ne perçoit que de faibles revenus. L’étude a aussi démontré que la majorité de la population surendettée est composée d’ouvriers et d’employés. Leurs ressources ne dépassent pas 2.000 euros par mois, ce qui a un impact considérable sur leurs capacités à rembourser leurs dettes. Ainsi, ils restent engagés dans la spirale du surendettement et éprouvent bien de difficultés à s’en sortir.

Les personnes touchées par le surendettement ont contracté des dettes de natures variées. La plupart d’entre elles doivent faire face aux remboursements de crédits à la consommation pour lesquels elles se sont endettées en moyenne de 21.772 euros en 2014. Elles doivent faire des acrobaties pour boucler leur fin du mois. En sus des mensualités de remboursement du prêt, elles doivent également payer les charges courantes inhérentes à leur logement, comme le loyer, la facture énergétique, etc. Evidemment, il y a aussi le budget alimentation qui constitue une priorité.

Un phénomène qui s’étend aux propriétaires

Certes, la majorité des individus surendettés sont des locataires (77,5%), mais l’étude a démontré que la proportion de propriétaires a haussé en 2014. Ils constituent les 10,8% de la population surendettée, soit 0,6% de plus qu’en 2013. Ce contexte est mis à jour puisque les commissions chargées d’analyser les dossiers ont recensé les biens immobiliers alors qu’elles ne l’ont pas fait auparavant. Cependant, la Banque de France a tenu à souligner que le phénomène ne touche pas essentiellement les ménages qui ont récemment accédé à la propriété.

64,6% des personnes surendettées vivent seules. Elles sont célibataires, divorcées, séparées ou veuves. La moitié d’entre elles n’a pas d’enfant, ni d’ascendant à charge. La tranche d’âge la plus touchée par le phénomène va de 35 à 54 ans. Les seniors ayant plus de 65 ans sont les plus épargnés (seulement 8,1%). Comme le chômage rime souvent avec les difficultés financières, 28,7% des foyers endettés sont sans travail, mais ils sont moins nombreux que les employés (34,4%). S’ensuivent les ouvriers, à 24,3%. 50% d’entre eux ne disposent que de ressources inférieures au SMIC.