Focus sur la réforme bancaire

La France veut devenir une référence sur le continent européen en refondant le paysage financier pour les deux prochaines décennies. Le gouvernement envisage de mettre en place des mesures pour lutter contre la spéculation. Focus sur la réforme bancaire.

Création d’une filiale

La réforme bancaire imposera aux banques la création d’une filiale distincte pour les activités de marché qui n’ont aucun impact positif sur le financement de l’économie réelle. Les opérations réalisées au niveau de cette succursale seront séparées du reste des prestations de l’établissement. Les spécialistes estiment que les transactions faites auprès de cette nouvelle entité risquent de ne plus intéresser les investisseurs, car elles ne seront plus assez rentables.

Le gouvernement compte même aller plus loin et mettre un terme à certaines activités spéculatives qui sont fortement critiquées en les interdisant purement et simplement. Ainsi, les banques françaises devront abandonner les produits dérivés sur les matières premières agricoles et le trading à haute fréquence. Cette opération consiste à passer une multitude d’ordres par le biais de logiciels préalablement programmés ou d’un ordinateur, l’objectif étant de profiter des écarts de prix sur un actif déterminé.

Un enjeu de taille pour les banquiers

L’enjeu est de taille pour les banquiers qui s’efforcent de convaincre les pouvoirs publics sur le fait que les activités de marché ne doivent pas être écartées de la sorte. Comme le système de régulation Bâle III amenuise la capacité des organismes financiers à prêter aux entreprises, ces dernières ont davantage besoin d’être soutenues pour faciliter leur accès aux marchés. Selon les professionnels du secteur, le trading à haute fréquence n’est pas un facteur de dérèglement. Ce type de transaction contribuerait plutôt à la liquidité des marchés.

Dans le cadre de cette réforme bancaire dont les détails seront présentés vers mi-décembre, les banques devront aussi concevoir un plan de résolution qu’elles mettront en Å“uvre en cas d’urgence due à une crise. Les pouvoirs publics pourront ainsi mieux préparer leur intervention. Ce programme sera ensuite soumis au superviseur. Le commissaire européen des Services financiers a déjà préconisé cette disposition dans son projet de mécanisme en vue de résoudre la crise bancaire. La France anticipe donc sur sa mise en place pour montrer l’exemple au niveau de l’Europe.