Ligne TGV Tours-Bordeaux : un projet gigantesque décroché par Vinci

Le plus grand contrat jamais signé depuis plusieurs décennies a été attribué à Vinci. Il s’agit d’un projet de construction de ligne TGV reliant Tours à Bordeaux, d’un montant de 7,2 milliards d’euros.

RFF a choisi Vinci pour relier Tours à Bordeaux

L’énorme contrat de génie civil jamais signé depuis le 19ème siècle est attribué à Vinci, groupe français leader du BTP. Associé à la caisse des dépôts et consignations ou CDC et à l’assureur AXA Private Equity, Vinci s’est vu attribué le contrat de la ligne à grande vitesse Sud-Est Atlantique (LSEA) destinée à relier Tours et Bordeaux. Après une réunion du conseil d’administration de Réseau Ferré de France (RFF) le lundi 29 mars dernier, les propositions du groupement dirigé par Vinci ont donc été préférées à celles d’Eiffage et de Bouygues.

Les travaux débuteront ainsi en 2011 et la ligne entrera en service en 2016. Bordeaux ne sera plus alors qu’à 2 h 05 mn de Paris contre 3 h 10 mn actuellement. Le projet concerne 302 kilomètres de voies à grande vitesse, comprenant la réalisation de 240 ouvrages hydrauliques et de 415 ponts. Durant ses 5 années d’exécution, le projet permettra de créer environ 12 000 emplois directs et indirects chaque année, soit 60 000 emplois au total. C’est l’un des projets en génie civil les plus colossaux du monde, selon Pierre-Denis Coux, directeur du projet chez RFF.

Près de 8 milliards d’euros seront déboursés

Une partie des 7,2 milliards d’euros nécessaires à la réalisation des travaux sera assurée par l’Etat et les collectivités locales traversées par la ligne. Ceux-ci contribueront notamment au financement du projet à hauteur de 25 % chacun, soit 1,8 milliard d’euros venant de l’Etat et 1,8 milliard d’euros venant des 55 collectivités impliquées pour un total de 3,6 milliards d’euros. Le consortium mené par Vinci se chargera d’assurer le reste du financement grâce notamment à un emprunt. Une dette privée qui ne sera pas un poids pour l’Etat puisqu’elle n’alourdira pas le déficit public.

L’opérateur investira donc au total environ 3,8 milliards d’euros dans cet énorme chantier malgré les risques que cela peut représenter, tels que la hausse soudaine des prix des matériaux, les catastrophes naturelles, et les autres aléas de la construction. Plus précisément, il devra assurer la conception de la ligne, ainsi que sa réalisation, son entretien, son financement et son exploitation. Vinci et ses partenaires seront par la suite rémunérés grâce aux redevances payées par les compagnies ferroviaires se servant de la ligne. Une rémunération dépendant entièrement du trafic sur cette future ligne.