La filière forêt et bois à la reconquête du marché français

La filière forêt et bois française peine à faire face à la concurrence internationale. Au cours du dernier colloque organisé par l’ONF (Office national des forêts), les acteurs du secteur ont planché sur les différentes stratégies qui permettront de reconquérir le marché français.

Une grande diversité d’essences

Avec ses 16 millions d’hectares de surfaces boisées, la France représente le 3e pays le plus boisé de l’Union européenne. Il appert pourtant que 40% de la production des exploitations n’est pas effectivement récoltée, les activités de la filière forêt et bois tournant au ralenti en raison de la concurrence. Durant cette réunion, les professionnels ont montré leur ferme détermination pour mettre en exergue les atouts du secteur qui constitue un levier de développement dans le domaine des énergies renouvelables et dans les bâtiments.

Il a été entre autres décidé de valoriser la grande diversité d’essences qui offre de multiples possibilités de production et d’usages. La forêt de l’Hexagone est en effet composée pour le tiers de résineux, le reste étant formé d’arbres feuillus. Pour reconquérir le marché intérieur, les acteurs de la filière estiment qu’il faut passer par une utilisation du bois français, le transformer à proximité des lieux d’exploitation avant la mise en vente.

Développer les filières courtes

Cette solution permet d’éviter ou de réduire considérablement l’achat de bois brut en Afrique, la transformation en Chine avant de le réorienter finalement vers la France. Il s’agit de développer des filières courtes entre les détenteurs de bois et les produits finis en passant par la valorisation des ressources locales et du savoir-faire des Français en dotant les produits d’un label spécifique. Le secteur emploie actuellement plus de 400.000 personnes. Le chiffre d’affaires annuel est estimé à 60 milliards d’euros.

Afin d’augmenter la production, les professionnels pensent aussi qu’il faudrait planter plus. Pour renouveler ses forêts, la France devrait consacrer davantage que les 57 millions de plants prévus annuellement à cet effet. Sur ce point, l’Hexagone est largement dépassé par l’Allemagne qui programme chaque année la mise en terre de 300 millions de nouveaux plants. La filière se fixe comme objectifs la pérennisation de la forêt et l’optimisation de la récolte de bois à l’horizon 2020. La réalisation de ces axes de développement passe par une multiplication des investissements.