Prévisions révisées pour le FMI : croissance mondiale en baisse

En juillet dernier, le Fonds Monétaire International annonçait une prévision de 4,3 % de croissance mondiale pour l’année prochaine. Un chiffre aujourd’hui revu à la baisse, entre autres par crainte que la reprise économique ne soit éphémère.

Les Etats-Unis affaiblis, l’Europe en timide progrès, la Chine leader

"L’impulsion de la reprise mondiale semble en train de faiblir ", tels sont les mots d’Olivier Blanchard, chef économiste duFMI. Ayant en effet rendu son rapport semestriel portant sur les Perspectives Economiques Mondiales, il a déclaré appréhender les suites de la reprise économique. Cette reprise est en effet vacillante à ses yeux, du fait de sa dépendance du soutien gouvernemental dans les différents pays développés. De ce fait, la prévision du FMI passe à 4,2 % pour 2011 au lieu des 4,3 % prévus initialement.

Les Etats-Unis subissent une forte révision de 0,6 % en moins, malgré une croissance s’annonçant toujours supérieure à celle des pays de la zone euro. La France de son côté pourrait à l’inverse espérer une légère amélioration, 1,6 % contre 1,4 % annoncé plus tôt. Ce chiffre reste toujours sobre en raison du chômage encore dominant et de l’annulation de certaines mesures visant à la relance. L’économie chinoise vit quant à elle une croissance hallucinante à 9,6 %, tout comme l’Inde à 8,4 %. Ces deux économies émergentes pourraient bien être les moteurs de la reprise pendant une certaine période, selon le FMI.

Un avenir incertain, mais pas sans espoir

La perte de vitesse de l’économie mondiale constatée au second semestre est en grande partie due aux restrictions budgétaires européennes rencontrées ce printemps. Ces contraintes risquent d’empirer en 2011 et ne faciliteront certainement pas la croissance d’ici là, d’où cette rectification des prévisions. Le rapport d’Olivier Blanchard évoque l’incapacité des Etats à appliquer ses précédentes recommandations, notamment la mise en place de projets à moyen terme pour aider à combler les déficits publics ou pour assouplir plus généralement les règles de l’économie.

Tout incident intervenant sur les marchés de la dette publique aurait le potentiel de provoquer un désastre financier qui anéantirait les efforts entrepris pour la reprise. Le FMI s’est malgré tout efforcé de conclure sur une note porteuse d’espoir : une nouvelle crise internationale accompagnée d’autres dérives financières des pays développés serait peu plausible. Par ailleurs, les prévisions concernant le PIB ont, elles, été rehaussées, passant de 4,6 % à 4,8 %. L’avenir n’est donc pas fait que de nuages pour l’économie mondiale.