Crise en zone euro : l’économie allemande commence à en souffrir

L’économie allemande s’est toujours mieux portée par rapport à celle de ses voisins européens. Force est toutefois de constater qu’elle commence à souffrir sérieusement de la crise qui a frappé depuis quelques mois la zone euro. Certains indicateurs confirment ce contexte.

Un objectif de croissance revu à la baisse

Le marché du travail et les exportations industrielles de l’Allemagne n’ont pas été épargnés par la crise. L’indice des directeurs d’achats des PMI a considérablement chuté pour atteindre son niveau le plus bas depuis trois ans. Selon les statistiques, le chômage gagne du terrain et le marché du travail n’est plus aussi florissant qu’auparavant. L’objectif de croissance du PIB qui a été de 3% en 2011 a été revu à la baisse pour s’établir à 0,7% pour cette année 2012 et 1,6% pour 2013.

L’indice PMI qui a perdu 1,8 point en avril par rapport à mars reflète un recul des niveaux de production qui est surtout tangible dans le secteur des biens d’investissement. Dans ce segment de l’économie, la charge de travail a diminué de manière inquiétante. L’Allemagne est l’un des plus importants fournisseurs de machines-outils à travers le monde. Ses industries pâtissent actuellement de la mauvaise conjoncture prévalant dans les autres pays de l’Europe. Les commandes sont réduites.

Une décélération de l’économie

L’économie allemande ralentit comme en témoignent les chiffres sur le chômage. Bien que le taux soit moindre par rapport aux autres pays (6,8%), le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 19.000. Ce contexte est dû à la décélération de l’économie durant le second semestre 2011. 500.000 postes restent toutefois à pourvoir dans la catégorie de la main d’Å“uvre, la demande ayant diminué dans ce domaine. Comme les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ne sont pas aussi nombreux qu’ailleurs, le taux de chômage pourrait reculer à moyen terme.

L’Allemagne qui représente la première économie européenne commence à souffrir des effets de la crise. Ce pays a été pourtant pu éviter les impacts de la mauvaise conjoncture jusqu’au mois de juin 2011. L’Etat allemand qui a toujours prôné la rigueur budgétaire a même pu emprunter à des taux très bas. Berlin s’oppose à l’idée d’un rebondissement par la dépense publique. En tout cas, l’Allemagne résiste mieux par rapport à ses voisins et pourrait s’engager dans la voie de la relance au cours de cette année 2012.