Emploi : prolifération des contrats précaires à travers toute l’Europe

Comme l’économie européenne peine à retrouver ses marques, il s’avère de plus en plus difficile à ceux qui cherchent du travail de trouver un emploi stable. Les contrats précaires prolifèrent à travers tout le continent.

Des contrats atypiques

En raison du contexte économique morose, les demandeurs d’emploi se trouvent de plus en plus dans l’obligation de passer par un ou plusieurs contrats précaires afin d’intégrer le marché du travail. Les chances d’obtenir un emploi en CDI (contrat à durée indéterminée) ont chuté de 7,7% sur 10 ans. La situation s’est particulièrement dégradée en Italie, en Allemagne et en République tchèque. Certains pays européens ont alors opté pour la mise en Å“uvre de contrats atypiques.

En 2003, la réforme préconisée par le Chancelier allemand de l’époque portait notamment sur l’introduction de mini-jobs sur le marché du travail. Ces contrats conçus à l’intention des chômeurs de longue durée étaient rémunérés à environ 400 euros mensuels et étaient exemptés de charges sociales et d’impôts. Les salariés travaillaient généralement 15h par semaine. De nos jours, 7,4 millions de personnes sont employées dans le cadre d’un tel contrat.

Les systèmes utilisés par certains pays

En Italie, le gouvernement a créé vers le début des années 2000 une pléiade de contrats temporaires. Les contrats de projet, les contrats intermittents et ceux qui sont dénommés " prestations de services " firent alors leur apparition. Certains d’entre eux ne prévoient pas de mesures de protection sociale au bénéfice des salariés. Actuellement, la moitié des jeunes Italiens travaillent sous ce régime temporaire. Au cours de la dernière décennie, l’emploi précaire s’est aussi développé de manière exponentielle en Espagne, au Portugal et en Pologne, pays où le taux de chômage monte en flèche en raison de la crise.

En Angleterre, un sondage a révélé qu’un million de personnes environ sont employées dans le cadre d’un contrat " zéro heure " qui n’offre aucune garantie sur le seuil de la rémunération et ne détermine pas le temps de travail. Certaines entreprises ne préviennent les salariés que la veille s’ils doivent continuer à travailler le lendemain. Si la France était le pays européen comptant le moins de salariés exerçant sous contrat temporaire ou CDD avant l’avènement de la crise, elle ne détient plus cet avantage à l’heure actuelle. Le contexte du marché du travail est similaire à ses voisins.