constructeurs automobiles - la crise des années 80

Général Motors et Ford, les deux plus grands constructeurs automobiles américains tirent environ un tiers de leurs bénéfices de leur activité financière. Plus précisément, des prêts consentis pour l’achat de véhicules. C’est de loin leur activité majeure. Mais ils financent également des projets immobiliers.

Les constructeurs automobiles ne se sont pas remis de la crise des années 80 avec la concurrence des voitures allemandes et japonaises. En 90, ils pensent gagner le gros lot avec l’engouement du public pour les 4X4. Ils misent tout sur ces véhicules chers et puissants, qui consomment beaucoup trop. En 2001, le prix de l’essence grimpe, les ventes s’effondrent, et comme les constructeurs n’ont pas investi dans le développement des voitures moins chères et moins polluantes, ils vont droit dans le mur, ils continuent aujourd’hui de licencier par dizaine de milliers.

En l’an 2000, Général Motors et Ford, les deux plus grands constructeurs automobiles américains tirent environ un tiers de leurs bénéfices de leur activité financière. Plus précisément, des prêts consentis pour l’achat de véhicules. C’est de loin leur activité majeure. Mais ils financent également des projets immobiliers. Ce sont de gigantesques sociétés financières, et ce transfert d’argent, en quelque sorte, de l’activité de construction automobile vers l’activité de prêts à la consommations a commencé à devenir majoritaires dans la stratégie des entreprises. Et ça, c’est ce qui a vraiment vidé de ses moyens leur coeur de métier, leur compétence industrielle de base, à savoir la construction automobile.

Le système économique américain ressemble à un train lancé à grande vitesse lancé au-dessus du vide Le jeu pour les investisseurs étrangers grimpés à bord, c’est de sauter du train avant le crash.

Aujourd’hui le train accélère, la bourse n’a jamais été aussi florissante, l’argent coule à flot, la croissance se maintient. Mais quel danger guette cette belle course en avant ? Il suffirait d’une petite poussière, d’un micro évènement pour faire dérailler la machine et déclencher des séismes en cascade. Une chute brutale du dollar, une baisse des investissements étrangers, un effondrement rapide de l’immobilier ou un incident politique avec la Chine.

C’est le pays le plus riche de toutes l’histoire de l’humanité, et pourtant depuis presque trois décennies, les salaires, les niveaux de vie stagnent pour la plupart des américains. C’est véritablement une crise de l’emploi, une crise de bons emplois. Et c’est cela qui donne le plus de fil à retordre aux décideurs politique, parce que ce n’est pas comme si on était incapable de créer des emplois aux Etats-Unis, il y a du travail à profusion, mais ce ne sont pas de bons jobs. Ils ne permettent pas de gagner suffisamment pour vivre, fonder une famille et acheter une maison. On ne peut plus avoir un niveau de vie de classe moyenne comme lorsqu’on travaillait chez Ford et General Motors, on ne peut pas envoyer ses enfants à l’université si on travaille à Wal Mart.C’est pourquoi on assiste à une sorte de glissement. General Motors était le symbole par excellence de l’entreprise américaine, et aujourd’hui c’est Wal Mart. Et cela va au-delà du symbole car General Motor était le plus gros employeur américain et aujourd’hui c’est Wal Mart qui l’est devenu. C’est pour cela que la vraie question qui se pose à nos dirigents, t à laquelle nous sommes tous confrontés, c’est : sommes-nous capables de vivre dans une économie de type Wal Mart ? Pouvons-nous procurer aux gens le niveau de vie que l’on souhaite avec des salaires comme ceux de Wal Mart ? La réponse est claire : ce n’est pas possible.