Une bulle immobilière en Chine

Une bulle immobilière est en train de s’installer en Chine. Face à la situation, le gouvernement chinois réagit tant bien que mal.

Les prix de l’immobilier en Chine sont surévalués à plus de 30 %

Une bulle immobilière vient s’ajouter au problème de l’inflation en Chine. Par rapport à novembre 2009, les prix de l’immobilier dans la deuxième puissance économique mondiale affichent une augmentation de 7,7 % en novembre de cette année. Le neuf a augmenté de 9,4 %, l’ancien de 5,6 %. Selon un conseiller de la Banque Centrale chinoise, cette bulle immobilière promet d’être plus grave que celles apparues aux Etats-Unis et au Royaume-Uni avant la crise des " subprimes ". La crise financière mondiale n’est pas étrangère à cette situation ; les injections massives de liquidités dans l’économie chinoise pour contrecarrer celle-ci ne faisaient que provoquer un gonflement de la masse monétaire.

Une récente enquête portant sur 35 villes chinoises a montré que les prix de l’immobilier affichent un écart de plus de 30 % par rapport à l’indice de référence. Des écarts allant jusqu’à 50 %, voire à 70 %, ont même été observés. Avec l’inflation qui apporte son lot d’inquiétudes pour les ménages chinois à revenus moyens, la bulle immobilière risque de causer un " mécontentement social " selon l’économiste Hervé Liévore. Pour Li Daokui, membre du comité de politique monétaire de la People’s Bank of China, la situation risque d’accentuer la difficulté d’accès au logement pour beaucoup de ménages chinois. " La population est inquiète, notamment les jeunes " affirme-t-il.

Les mesures gouvernementales ont peu d’effets sur les cours de l’immobilier en Chine

Face à la bulle immobilière, le gouvernement chinois a pris des mesures depuis janvier 2010. Cette série de mesures s’ajoute au contrôle des prix pour les produits alimentaires, dont l’indice de prix avait explosé de 62 % en novembre dernier par rapport à la même période en 2009. Parmi les mesures prises pour contrecarrer la bulle immobilière, figure l’instauration de l’" appartement unique " à Pékin. Sur l’octroi des crédits immobiliers, un apport personnel d’au moins 30 % sur le prix d’achat a été exigé. Figure aussi au passage l’interdiction d’octroi de crédits pour l’achat d’un troisième appartement.

Récemment aussi, une introduction "progressive" d’une taxe sur les biens immobiliers commence à se faire entendre. Les mesures du gouvernement ont eu pour effet de freiner légèrement la flambée de prix. En novembre de cette année, les prix ont augmenté de 0,3 % en base mensuelle ; ce chiffre était encore à 0,5 % en septembre. Ce qui n’a guère empêché la hausse des investissements dans le secteur de l’immobilier en Chine. Ceux-ci ont atteint 462,8 milliards de yuans en novembre, soit une progression de 36,7 % sur 12 mois. Selon Li Daokui, une réforme à long terme du marché immobilier chinois devrait être entreprise pour faire face à cette situation.