Blanchiment d’argent : résurgence des escroqueries Ponzi

A travers un communiqué, le ministère de l’Economie a révélé, dernièrement, une inquiétante résurgence des escroqueries Ponzi, une pratique frauduleuse typique du blanchiment d’argent.

Une économie souterraine

Lors de la présentation de son rapport annuel, au titre de l’année 2010, le Tracfin, l’organisme qui est chargé de la lutte contre le financement du terrorisme et du blanchiment d’argent, a révélé qu’une économie souterraine prend une ampleur inquiétante. Les fraudes fiscales et sociales se multiplient. Les spécialistes qui travaillent au sein de cette cellule gouvernementale ont constaté, notamment, une résurgence des escroqueries Ponzi, un système de malversations pyramidales, et une reprise de la cybercriminalité.

La pyramide de Ponzi est une pratique financière illégale. La rémunération des investissements des clients est effectuée avec les fonds qui ont été fournis par les nouveaux venus dans le circuit. L’escroc qui fait fonctionner le système incite les clients à investir, pour bénéficier d’un retour sur investissements. Il leur propose des moyens de placements financiers très rentables, à des taux très attractifs qui sont, généralement, nettement supérieurs par rapport aux cours pratiqués sur le marché légal.

Une stratégie utilisée par Bernard Madoff

Les clients, non méfiants, sont d’emblée séduits par les conditions offertes par l’escroc. Il leur semble, en effet, que l’offre remplit les critères de fiabilité et de rentabilité requis pour un bon investissement. Et la pyramide s’empile, les premiers investisseurs en attirant d’autres. Or, à l’intérieur du circuit, il n’y a, en réalité, aucune création de valeur. Notons que le tristement célèbre Bernard Madoff, qui purge, depuis 2009, une peine de 150 ans de prison, a usé de cette stratégie frauduleuse pendant des dizaines d’années, jusqu’à son arrestation.

On assiste actuellement à une recrudescence des manÅ“uvres de blanchiment d’argent. Parallèlement, le Tracfin a également constaté une augmentation du nombre d’escroqueries, sous d’autres formes, comme le recours aux règlements en espèces visant à contourner le secteur financier formel. Cet organisme a, ainsi, enregistré 20.252 saisines au cours de l’année 2010, soit 12% de plus que l’année précédente. Les doléances provenaient de divers secteurs de l’économie, tels que des sociétés d’investissements, des banques, des compagnies d’assurance, de casinos et d’agents sportifs. Le montant total des préjudices subis par les plaignants est estimé à plus de 500 millions d’euros.