L’Argentine risque d’être exclue du FMI

Le FMI accuse l’Argentine d’avoir falsifié ses statistiques. Pour la première fois depuis qu’elle a été créée en 1944, elle a adopté une " déclaration de censure " à l’endroit de ce pays d’Amérique latine qui est sommée de corriger de toute urgence ses données, autrement elle risque l’exclusion.

De fausses données économiques

Le FMI reproche à l’Argentine d’avoir fourni de fausses données économiques sur l’inflation et la croissance. Ce pays viole ainsi les obligations auxquelles doivent se soumettre les Etats membres de cette Institution. Il a notamment sous-évalué à 10,8% son taux d’inflation pour l’année 2012, alors que ce pourcentage est évalué à 25,6%, soit plus du double du chiffre initialement avancé, par les instituts privés.

Les relations entre l’Argentine et le FMI sont houleuses depuis plus d’une dizaine d’années. Buenos Aires pense en effet que cette institution est à l’origine de sa faillite en 2001. En 2006, l’Argentine a tenu à régler en intégralité sa dette qui s’élevait à 95 milliards de dollars, mais en revanche, elle a limité sa coopération avec cet organisme au strict minimum. Depuis 2011, Buenos Aires se trouve dans le collimateur du Fonds international qui a lancé à plusieurs reprises des avertissements à l’endroit du gouvernement argentin.

Des progrès insuffisants

Jusqu’à présent, l’Argentine n’a pas répondu favorablement à ces avertissements et depuis plus de 5 ans, ce pays refuse les évaluations annuelles auxquelles doivent se soumettre les Etats membres du FMI. Le conseil d’administration de l’Institution financière a ainsi pris cette décision de faire une " déclaration de censure ", jugeant que les progrès réalisés par Buenos Aires ne sont pas suffisants. Le gouvernement argentin est sommé d’apporter les corrections nécessaires et de fournir des statistiques exactes et conformes aux standards internationaux.

Dans le cas où l’Argentine persiste à ne pas coopérer, elle s’expose à des sanctions sévères de la part du FMI. En premier lieu, elle ne pourrait plus prétendre à un prêt auprès de cette Institution. Ses droits de vote pourraient également lui être retirés. A terme, elle pourrait même être exclue du Fonds. Le FMI lui accorde un dernier délai, jusqu’au mois de septembre 2013 pour obtempérer, sinon cette pénalisation extrême pourrait être mise à exécution.