La Chine confrontée au problème de surcapacité de production.

Des plaintes anti-dumping pourraient être déposées contre la Chine d’ici le deuxième semestre de l’année 2010, a annoncé la Chambre européenne de commerce dans son rapport. Elle critique la politique adoptée par les autorités chinoises face à la crise financière, évoquant la surcapacité de production dont la Chine fait actuellement l’objet. Les Chinois, eux, dénoncent le protectionnisme commercial des Etats-Unis et de l’Europe.

Des plaintes anti-dumping pourraient être déposées contre la Chine.

La Chambre européenne de Commerce en Chine est alarmée par la surproduction constatée actuellement dans le pays. Selon Jörg Wuttke, dirigeant de cet organisme, si la Chine continue sur sa lancée, elle pourrait être concernée par plusieurs plaintes pour dumping. En effet, l’industrie de cette nouvelle puissance économique mondiale tourne en surrégime, ce qui implique inévitablement une surproduction biaisant l’économie mondiale. Les plaintes surviendront probablement à partir du mois de juillet 2010, précise Jörg Wuttke. Les institutions concernées qui envisageraient un recours, auront besoin d’à peu près 1 an pour la préparation d’un dossier anti-dumping.

Le phénomène de surproduction et de vente de produits à un prix bien en-dessous du prix de revient (dumping) n’est pas chose nouvelle, le cas a toujours été enregistré et ce, depuis des années. Néanmoins, le phénomène s’est aggravé ces derniers temps, poussé par les initiatives prises par les autorités chinoises pour contrer la crise financière. La Chine a beaucoup investi pour bâtir de nouvelles usines, déversant ainsi davantage de produits sur le marché mondial. Elle a augmenté ses capacités de production, alors que cela est inutile à un moment où la crise ralentie la demande, touchant ainsi les exportations chinoises. C’est du moins ce que souligne la Chambre de Commerce européenne en Chine dans son rapport.

La Chambre de commerce européenne et la Chine se renvoient la balle

En réalité, la Chine a injecté 4 milliards de yuans relativement à un plan de relance annoncé depuis 2008. Avec ces 586 millions de dollars américains, elle a étendu la capacité de ses usines productrices d’acier, de ciment, d’aluminium, de pétrole raffiné, de produits chimiques, ainsi que de produits d’énergie éolienne. Ainsi, une surcapacité, de l’ordre de 100 à 200 millions de tonnes, dans l’industrie de l’acier est enregistrée en Chine. Toujours selon Jörg Wuttke, Beijing développe actuellement de nombreuses industries sans tenir compte du contexte actuel. La Chine aurait produit environ 150 millions de tonnes d’acier illégalement, ce qui peut être comparé au total de la production de la Corée du Sud et du Japon.

De son côté, l’analyste au Centre des relations sino-américaines de l’Université Tsingua, Zhou Shijan, avance que ces critiques sont lancées dans le seul but de justifier la politique commerciale adoptée par les Etats-Unis et l’Europe. A l’instar des Etats-Unis qui taxent actuellement les tuyaux d’acier de la Chine de droits anti-dumping de 16 %, selon S. Zhou, les pays développés mettent en placent des taxes antisubventions et antidumping dans le seul but de protéger leurs industries nationales. Yao Jian, le porte-parole du Ministère du Commerce Chinois annonce même que la Chine est victime de protectionnisme commercial. Affaire à suivre.