La BCE a prêté 243 milliards d’euros en une semaine

La Banque Centrale Européenne a octroyé mercredi et jeudi dernier près de 243 milliards d’euros à un taux de 1% à 249 banques dans le cadre de deux opérations spéciales distinctes. Selon les grands acteurs du secteur, cette somme relativement faible est un signe du regain de l’activité bancaire européenne.

243 milliards sur 442 milliards

Au plus fort de la crise de 2009, la BCE a décidé d’accorder aux banques européennes des emprunts à un taux historiquement bas. Ainsi, au début du mois de juillet 2009, pas moins de 1121 banques réparties dans tous les états de la zone euro ont contracté près de 442 milliards d’euros de dettes auprès de la BCE pour un taux record de 1%. La totalité de ces emprunts a été fixée à une échéance d’une année. Concrètement, l’échéance est arrivée à son terme le 1er juillet 2010. Envers et contre toute attente, les banques se sont organisées pour honorer cette date butoir malgré les conséquences encore pesantes de la crise au niveau européen.

La pression sur la BCE d’injecter des liquidités supplémentaires sur le marché interbancaire s’amplifiait au fur et à mesure de l’approche de l’échéance. Pour éviter d’arriver à ce stade, la BCE a consenti de nouveaux emprunts aux banques à travers deux opérations spéciales : la première s’est tenue mercredi au cours de laquelle 171 banques ont contracté un peu plus de 132 milliards d’euros sur trois mois. La seconde opération de jeudi a permis à 78 banques de contracter 111,2 milliards d’euros sur six jours, un nouveau record pour cette catégorie de délai. En tout, la BCE a déboursé 243 milliards pour permettre aux banques d’honorer le remboursement des 442 milliards contractés un an plus tôt.

Un signe de regain selon les analystes

Les analystes ont immédiatement réagi à l’annonce de ces résultats dès vendredi. Bien que la situation économique au niveau européen soit encore précaire surtout au regard de la crise grecque et des autres pays européens en dérive, la grande majorité des analystes s’accordent à dire que cette somme contractée auprès de la BCE est moins importante que prévue. De plus, on est bien loin des 1121 établissements bancaires en difficulté d’il y a un an. C’est dire si les banques européennes ont réussi à émerger du marasme paralysant l’économie mondiale.

Les effets de cette vague de fraîcheur apparente se sont immédiatement fait ressentir sur les places boursières : l’euro a accusé une légère baisse face au dollar jeudi, mais la tendance à la hausse semble se confirmer depuis vendredi. Par ailleurs, le taux du marché interbancaire est passé de 0,7 à 0,4% dans le même intervalle, le surplus de liquidités ayant été tempéré par le remboursement des emprunts. Aujourd’hui, on estime ce surplus à 150 milliards d’euros contre 350 milliards avant les opérations de refinancement de la BCE.